Protection de l’environnement
2018 - Réflexion, constatation.
Ce projet de formation est complémentaire de toutes les actions entreprises à Rigaon depuis 30 ans, il représente pour NAMASTE une urgence devant les changements survenant dans les villages et provocant de réelles nuisances et des bouleversements. Contrairement à certaines idées reçues, le Népal comme la planète entière se trouve confronté aux modifications climatiques entraînant une fonte importante des glaciers provoquant des lacs glaciaires avec débordements et inondations meurtrières, il doit faire face évidemment à la gestion des déchets, à la déforestation …
La protection de l’environnement est donc plus que jamais une priorité pour les villages de montagne. Depuis quelques années, et depuis peu à Rigaon, les pistes routières gagnent du terrain, le trafic augmente pendant la saison sèche durant laquelle les pistes sont praticables et moins dangereuses; ce sont alors des camions emplis de denrées « junk food » d’origine chinoise, mauvaises pour la santé, peu chères et emballées bien sûr dans du plastique qui se déversent dans les petites échoppes des villages. Rapidement la pollution devient visible, ça et là les emballages traînent sur les chemins, quelques décharges se créent près des torrents.
Pour répondre à l’inquiétude des villageois devant ce phénomène nouveau, l’association NAMASTE s’engage alors en 2018 dans un projet environnemental.
Il s’agira tout d’abord d’une sensibilisation aux problèmes auprès des étudiants de la high school de Rigaon. Cette école modèle financée par plusieurs associations monégasques, est équipée d’un système informatique perfectionné permettant un accès à des documents qui serviront de supports aux différents sujets abordés au cours de la formation.
Sur une idée de Jean-Marc Nowak himalayiste monégasque bien connu en principauté, l’idée de départ sera la création d’un sentier botanique avec les étudiants des classes terminales pour leur permettre de mieux connaître les éléments (faune et flore) qui les entourent et de prendre conscience de l’exceptionnelle beauté et diversité biologique de leur environnement, selon la devise : « mieux connaître pour mieux protéger ».
2019 – Première formation, NAMASTE fait appel à Roseline Guizard membre de l’association Népal Avignon ; professeur de SVT et passionnée de botanique Roseline est familière des paysage de Rigaon où elle a fait de nombreux séjours. La présence constante des professeurs de la high school a été prépondérante pour la réussite de cette formation.
Programme
2020 – 2ème formation
Toujours soutenue par NAMASTE, elle s'inscrit cette année en plusieurs volets ambitieux d'une part la poursuite de la sensibilisation des jeunes et des habitants et d'autre part la recherche de solutions globales de gestion des déchets pour le canton.
Programme 1
Fort de l’expérience enrichissante de 2019, le programme d’ éducation environnementale a continué avec la High school et un groupe de 32 étudiants volontaires des classes 8 à 12 (14 à 18 ans). Cette année il s'est axé à créer une structure Eco-Club pour pérenniser des actions de terrain portée par les lycéens. Avec toujours pour base de travail : Pour respecter la Nature, il faut la connaître et la valoriser. En articulation avec la mise en place du sentier botanique . Plus précisément le programme 1 a permis :
Programme 2
La mobilisation des jeunes comme moteur pour sensibiliser la communauté est très importante mais pour remporter le défi de lutter contre la pollution, il faut que les habitants de Rigaon disposent d'un système global de gestion des déchets pour conforter leurs efforts. Cela transite par l’information sur les dangers de la pollution afin de favoriser l'implication de chacun dans le tri des déchets et la réduction des polluants. Afin que ce système soit adapté aux caractéristiques de la région reculée, des experts étaient nécessaires.
NAMASTE a choisi de faire appel à une entreprise éco-solidaire spécialisée dans la gestion et le recyclage des déchets au Népal « DOKO Recyclers » basée à Katmandou.
Le but de cet audit a été d'analyser la configuration des lieux, les pratiques existantes, les ressources locales en terme matériel et humain et les contraintes. Dotés d'une expérience pluridisciplinaire, les jeunes experts de l’entreprise DOKO Recycler ont arpenté les villages et Dhading Basi, questionné les habitants et interpellé les responsables (2 Wards) et de NARAA.
Au travers de réunions, ils ont favorisé la prise de parole des habitants eux-mêmes, les impliquant de fait dans le problème et la recherche de solutions. Leurs premiers constats positifs ont été de remarquer que la population est unanimement consciente du problème et volontaire à œuvrer pour leurs villages. De riches débats ont eu lieu pour réfléchir comment réduire l’impact négatif de chacun sur l’environnement et les actions concrètes pour réduire la consommation de plastiques. Chacun a donné son avis sur les actions à mettre en place, les responsabilités à prendre, l’implication nécessaire des acteurs politiques, par notamment des réglementations strictes voire pénalisantes en cas de non-respect. Les acteurs politiques présents et impliqués ont ré-affirmé leurs soutiens et leurs engagements. DOKO Recyclers a utilisé une méthodologie d’interventions diverses (interview informelle, réunion, brainstorming) qui a permis de mobiliser chacun et comprendre leurs attentes en matière de formation et d’information.
Détails de la formation DOKO
Jour 1- A Dhading, chef lieu de district : étude et analyse de faisabilité du marché
Types de déchets recyclables acceptés et prix.
Transport des rebuts recyclable collectés
Changements récents sur le marché de la ferraille observation sur le marché global.
Possibilité de partenariat avec Rigaon pour la collecte et le commerce des déchets
Rencontre et discussion avec NAMASTE /ANA
Jour 2- poursuite à Dhading de l’enquête de terrain puis départ et voyage pour Rigaon, 1ère rencontre avec NARAA
Jour 3- Reprise de la discussion avec NARAA
Rencontre avec les intervenants locaux de Tajimrang puis de Tawal
Jour 4
Ces 4 jours ont été denses et enrichissants. Le rapport de DOKO Recycler très détaillé et affiné permets d'entrevoir des solutions diverses, progressives et évolutives. Des solutions techniques sont également envisagées dans un sens progressif et devront s’accompagner d'une organisation humaine.
L’idée de comités pluridisciplinaires de Gestion des Déchets est intéressante pour faire que ce domaine reste un bien public approprié par la population (acteurs politiques, religieux, enseignants, jeunes, femmes). Sachant que la notion primordiale à intégrer sera la durabilité.
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